Prédateurs
Enfin, voici la critique du dernier Chattam paru en librairie aux éditions Albin Michel.
En quelques mots, nous sommes au milieu d'une guerre dont on ne sait rien. Le lecteur peut tenter de la rapprocher de ce qu'il connaît, mais mon point de vue est que l'auteur est volontairement resté dans le vague afin de généraliser son propos à tous les conflits armés.
Au sein de l'armée, des crimes sont commis. Sanglants. Bestiaux. A priori, l'oeuvre d'un homme intérieur à l'armée, décimant ses propres rangs pour assouvir sa pulsion. Chargé de trouver et de stopper le meurtrier, le lieutenant Frewin va inaugurer une approche encore mal vue : le profiling. S'immisçant dans la peau du meurtrier, il va à son tour devenir un chasseur, un prédateur...
Ecrit avec le talent qui caractérise Chattam depuis maintenant six ouvrages, ce thriller tranche d'avec la Trilogie du Mal par son approche beaucoup plus critique de notre société. Et ici, particulièrement, de la vanité de la guerre.
En fait, d'après une interview de l'auteur que vous pouvez consulter ici, il précise que cette histoire prend place dans un triptyque (et non pas une trilogie, puisque les personnages sont différents) axé sur une réflexion sur notre monde et l'existence d'une histoire parallèle, inconnue de nos manuels scolaires, dérangeante et pourtant si présente...
Concernant le roman en lui-même, j'ai retrouvé avec plaisir le talent descriptif de l'auteur, capable d'amener le lecteur au bord de la nausée en le faisant imaginer les scènes de crime.
Finalement, Prédateurs sort du lot parce qu'il dérange, il fait réfléchir sur notre aptitude d'être humain à taper d'abord pour ensuite imaginer un traité de paix. Notre aptitude à faire le mal autour de nous, à faire souffrir notre entourage. A n'être, finalement, que des loups pour nos semblables...